1. la philosophie du ContactGPS
A. les mondes de parole
Le ContactGPS localise un « monde de parole » où vous vous trouvez principalement.
De quoi s'agit-il ?
Les schèmes mentaux
Un « monde de parole » ce sont des schèmes mentaux, des représentations de la réalité (des mondes) qui sont mis en parole, qui s'expriment au coeur de relations interpersonnelles et collectives. Les schèmes organisent, structurent notre expérience du social, du naturel et du spirituel, ils permettent d'être en relation de communiquer, avec soi, autrui et le tiers invisible (Dieu).
Canal et processus : la parole
La communication se fait par la parole. C'est à la fois le canal et le processus qui confère aux schèmes leur potentialité de mise en relation, d'interaction interpersonnelle et collective. Ce passage par la parole est l'une des origines de la diversité des schèmes. Car la parole est toujours adressée. Elle cherche un contact avec autrui qui valide et challenge à la fois la pertinence du schème. Ainsi la parole est interprétation et transmission pour autrui d'un schème, c'est là que s'ancre sa diversité originelle.
L'enjeu : le contact
Le ContactGPS se situe à l'intersection des schèmes et de la parole. Là où la parole naît comme interaction contextuelle, entrée en relation, en reprise d'un schème; là où elle permet le contact (action-réaction-rétroaction). C'est pourquoi un ContactGPS ne se situe pas dans l’ordre du vrai/faux mais dans l’ordre du relationnel, de la parole qui relie, favorise le contact (d'où le nom ContactGPS), la compréhension mutuelle. In fine il ne met pas à jour des contenus, idéologiques ou religieux, auxquels il y a adhésion, mais des formes d’interaction, d’échange, de militance, d'adhérence, comme aussi des valeurs, des symboles privilégiés dans un contexte médiatique donné.
Recherches de référence
A titre d'exemple, une des recherches les plus emblématique de schèmes à la base de « mondes de parole » est celle de l'anthropologue français Philippe Descola. Dans son étude de référence, Par-delà nature et culture (NRF, Gallimard, Paris 2005), il a cherché à savoir, dans l'histoire humaine, quelles sont les différentes formes repérables de liens entre nature et culture. Il en a répertorié quatre : le totémisme, l'analogisme, l'animisme et le naturalisme. Ce sont autant de « mondes de parole » qu'il a identifié.
Dans le domaine théologique, une équipe du ContactGPS a tenté un travail analogue. Elle a développé un GPS (version démo) qui analyse chacun des 4 évangiles comme un « monde de parole » spécifique. Son travail a reçu un prix.
Publications inspirées des "mondes de parole"
Sous la plume de Michel Kocher, quelques publications théologiques esquissent une théologie des mondes de parole. Un article analyse par exemple les équilibres de paroles dans l'espace médiatique. Quand des excès du religieux adviennent, différents "mondes de réaction et de positionnement" se déploient, qui correspondent chacun à un équilibre particulier (Le religieux entre science et cité: penser avec Pierre Gisel). Un autre article se penche sur les dynamiques de fraternité que le témoignage chrétien fait advenir (Le témoignage: comparaître pour vivre en fraternité). Ces fraternités sont de véritables "mondes de témoignage", riches et irréductibles les uns aux autres (v. à télécharger).
Dans une autre revue de théologie, une contribution montre comment les croyants répondent à l'appel de Dieu (L'Eglise est une réponse... à quels appels). Elle inventorie différents "mondes de réponse" qui traversent les traditions abrahamiques et rassemblent de façon ouverte et exigeante. A l'invitation du Blanquerna Observatory de l'Université Raymond Llull de Barcelone, une analyse du Prix Farel 2016 a été proposée. Elle met en perspective les différentes formes d'universalité des films à thématique religieuse, chacune correspondant à un monde de parole spécifique : l'universalité d'un mythe, la figure religieuse archétypale, l'humain à l'image de Dieu, l'existence comme métaphore. La contribution a été publiée en anglais (v. à télécharger), dans les actes du séminaire; la version en français est à télécharger ici.
B. les cartes (les deux axes de différenciation)
Le ContactGPS localise sur un carte. Comment est-elle conçue?
La communication c’est du 3D
L’humain vit dans un cadre spatio-temporel à trois dimensions (espace-temps-mouvement). C’est dire que la communication c’est toujours du 3D. En proposant des cartes, le ContactGPS ne modélise que deux dimensions (espace-temps). La troisième dimension correspond à l’interaction dans et entre les "mondes de parole", qui conduit aux déplacements sur la carte, liés aux interactions relationnelles. Pour l'approche phénoménologique dans laquelle s'inscrit le ContactGPS, cette 3e dimension est une zone dont il ne rend pas compte. Il n'y a pas de lunettes 3D qui mettraient le communicateur à distance de son object. C'est ce que relèvent aussi les philosophies de la communication, en pointant une forme d'impasse ontologique. "Toute relation intersubjective rencontre une relation d'être à être dont l'explication brise le cadre dans lequel s'enferme le sujet perçevant" (R. Scherer, Philosophies de la communication, Paris, SEDES, 1971, p.97).
Le GPS c’est du 2D
Les deux dimensions représentables de la communication se font naturellement le long de deux axes, comme sur une carte : le nord-sud & l'est-ouest. Ce que l’on met à la place des points cardinaux peut s’exprimer de différentes façons. L'expression la plus fondamentale est celle du temps et de l’espace. Toute communication doit se situer sur un axe dit « temporel » et sur un axe dit « spatial ».
Une autre manière fondamentale de décliner ce 2D est le schéma "canonique" de la communication. Toute communication d'un message doit passer par un canal de communication reliant un émetteur à un récepteur, et engager un processus de codification-décodification entre les deux. Il existe encore d’autres possibilités d’exprimer les axes de cette cartographie en 2D. Chaque ContactGPS nécessite une déclinaison spécifique des deux axes. C'est le travail de recherche des spécialistes matière, associés à l'élaboration de chaque ContactGPS. A titre d'exemple, la carte des 4 mondes de parole que sont les 4 évangiles, est construite autour de 2 axes qui sont fondés sur une analyse narrative et des schèmes mentaux christologiques.
Communiquer c’est faire des choix
Chacun des axes permet de situer, dans un registre spécifique, les choix concrets de communication. L’axe temporel se présente avec deux horizons différents, le temps chronologique et le temps narratif. Dans le premier, l’important c’est de viser du changement mesurable dans le temps. Dans le second, le temps narratif (P. Ricoeur), l’important c’est de viser une unité-continuité sur la durée. Si l’on suit la déclinaison systémique, le choix c’est de privilégier soit un canal d’expression soit un canal de représentation. Quant au choix du processus c’est celui de privilégier soit un processus d’interprétation soit un processus de transmission.
La différenciation : des sillons de priorité
Le propre de l’humain c’est de faire les meilleurs choix possibles au cœur de son cadre spatio-temporel. Ces choix creusent des sillons de priorité et non d’opposition ou encore moins d'exclusion. Ainsi les différentes dimensions de la communication sont toujours présentes, mais l’une prend le dessus sur l’autre, et ce en lien avec le contexte dans lequel la communication se déploie. Un exemple parlant est la bande son des films. Faut-il prioriser les dialogues ou les atmosphères? Les européens choisissent les premiers, les américains les seconds. Le résultat n'est pas le même, pour autant les deux dimensions sont bien présentes.
Ce qui est en jeu derrière ces choix de priorité c'est un geste fondamental, structurant, celui de la différenciation. Il a été repéré autant dans dans la linguistique - "dans la langue il n'y a que des différences" (De Saussure) - que dans la philosophie - le sens n'est jamais "en soi" (Jacques Derrida).
Un axiome à discuter et éprouver
"Tout acte de communication humaine doit choisir au moins deux priorités, une sur l'axe du temps et l'autre sur l'axe de l'espace". Cet axiome du ContactGPS doit être analysé et le cas échéant récusé ou reformulé. Cette discussion est ouverte. Nous proposons aussi une autre voie, celle de l'épreuve de la réalité en testant la pertinence des GPS. Les positionnements proposés à la sagacité des utilisateurs des GPS indiquent-ils de vraies différences ? Par ses 2 axes de différenciation le logiciel modélise-t-il des choix vraiment déterminants ? A vous de répondre
C. QUESTIONS ET POSITIONS (CADRE ET LIMITES DU LOGICIEL)
Le ContactGPS est un logiciel, qui s'inscrit dans une approche spécifique de la communication, celle des mondes de parole. L'utilisation de l'application en tant que telle correspond à un "moment communication" qu'il convient de spécifier. C'est l'invitation à un chemin de parole et vers la parole. Le parcours est non définitif, situé dans un contexte particulier, il comporte des éléments ludiques et simulés. Le chemin que fait parcourir le logiciel est une construction, en plusieurs étapes, dont chacune a des exigences, des équilibres, des fonctions et des limites.
Jouer au logiciel ou travailler un thème ?
Les personnes qui découvrent un GPS pour la première fois ont deux attitudes différentes. Certaines sont séduites par la dimension ludique, par le moyen mis en oeuvre (le médium - le canal). D'autres au contraire, s'en méfient, mais acceptent de tester l'outil pour voir ce qu'il peut dire ou apporter de significatif (le thème - les processus). Ces deux approches sont compréhensibles, légitimes et irréductibles. Elles font écho, dans l'analyse de la communication, au débat traditionnel entre le médium et le message. Qu'est-ce qui est premier? (cf. le célèbre "Le médium est le message" de Marshall McLuhan). La question ne peut pas être tranchée de façon théorique et générale, sauf à favoriser une anthropologie (p.ex "sentir est premier") par rapport à une autre, ce qui est discutable. Dans la pratique on choisit prioritairement l'une ou l'autre porte d'entrée... mais dans tous les cas les deux dimensions (médium et messages) sont des passages obligés. De fait le logiciel, dans sa conception actuelle, ne rend pas compte de cette priorité d'entrée, c'est une zone non modélisée.
Un thème en forme de question ("quod" et non "quid")
Chaque ContactGPS propose de situer son utilisateur autour d'une question de base. Sous l'influence, consciente ou non, de la métaphysique occidentale, le réflexe premier est celui d'entendre la question dans l'ordre du "quid", c'est-à-dire de la définition. "Quid de ceci ou de cela?" C'est précisément ce qui retient l'attention de ceux s'intéressent au GPS dans ce qu'il peut apporter comme "message". Or la recherche de la bonne explication, de l'essence (la quiddité) n'est pas ce qui est visé. Via le latin, les scolastiques distinguent le quid du quod. C'est ce dernier qui en en jeu. Le quod est un pronom relatif employé comme une conjonction: "Et relativement à ceci ou cela?" Autrement dit : qu'en penser, quelle relation au fait que cela est? Un ContactGPS ne recherche donc pas l'essence d'une chose, mais la relation que l'on entretient avec.
Plusieurs questions = plus de confiance
Capter le mouvement d'une recherche de sens, d'un lien à un thème, via la parole, exige un cadre approprié, une forme d'expérience, de confrontation à soi-même, sans autre enjeu immédiat. En théorie deux questions par GPS pourraient suffire. Mais, à l'instar de l'effet "blouse blanche" dans le calcul de la pression artérielle, il faut éviter la propension à "vouloir répondre juste", donc vouloir répondre au "quid" alors que la question est "quod". Plusieurs questions peuvent atténuer cet effet. Il faut donc viser un "moment communication" marqué par la confiance vis-à-vis de ceux qui ont conçu le GPS. Ce que la diversité des questions, couplée à leur pondération, à la qualité graphique et la plasticité des templates peut contribuer à apporter. Sans parler du fait que les questions, pour chercher l'utilisateur dans son contexte et hors du monde des définitions, ont inévitablement une part de tâtonnement et d'approximation.
Les réponses : trouver la priorité, le mouvement du sens
"Le plus court chemin entre deux points est la ligne droite". C'est vrai, mais cet axiome n'est valable que dans un espace euclidien (en 2D). Dans d'autres géométries, ce n'est pas le cas; ce peut être un arc de cercle. "Entre deux réponses possibles, il faut choisir". C'est vrai, mais cet axiome n'est valable que sur une carte à deux dimensions (comme celle des ContactGPS). Dans la réalité, il est possible de choisir une réponse sans écarter l'autre. Elle est simplement différée.
Les deux réponses proposées dans les questions des GPS ne sont donc pas des oppositions, mais l'invitation à une priorité contextuelle pour pouvoir raisonner en 2D. Les réponses ne cherchent pas à différencier arbitrairement, mais à saisir un mouvement, une "différance" (selon le mot de Jacques Derrida), à pointer ce que l'on tend à différer, à remettre, parce que le sens n'est jamais définitif. Ce dispositif a été théorisé par le philosophe français qui déconstruit les oppositions binaires, parce que figées et fondées sur des notions arbitrairement univoques.
Les résultats : sur et hors de la carte
Après tout ce que nous avons dit sur les limites de la 2D, il faut s'interroger. Qu'est-ce que le positionnement d'un ContactGPS montre vraiment ? Il faut distinguer deux éléments de réponse. L'un passe par la carte et l'autre par la parole. La carte c'est du 2D. Le point de position et la flèche de direction (en option sur certains GPS) sont des moyennes mathématiques. Ni plus ni moins. La communication étant toujours du 3D, le résultat d'un ContactGPS ne peut être pleinement repéré que du côté de la parole qui met en relation, qui fait entrer dans une différance. Autrement dit le chemin que la parole va pouvoir se frayer dans et après le "moment communication" d'un GPS est le véritable résultat. Discussion, contestation ou approbation, lectures complémentaires ou toute autre geste, sont le résultat 3D.
2. Nos références principales
Un creuset : le journalisme
Le ContactGPS est né au coeur d'une pratique journalistique de chroniqueur-commentateur-animateur, au sein de la radio-télévision de service public (Radio Télévision Suisse). Pour bien faire son métier, le journaliste doit prendre la mesure de la diversité des opinions mais aussi, et plus profondément, il doit repérer d'où parlent les interlocuteurs. Pour faire ce travail, la cartographie des "mondes de parole" s'est imposée comme un outil très utile. Une carte GPS permet d'accueillir positivement et légitimement la diversité, mais aussi de chercher les logiques qui la structurent. En dégageant les axes de différenciation autour d'un thème, le journaliste prend une distance qui l'aide à poser des questions qui font ressortir des choix de fonds, qui disent des manières différentes d'interpréter et de communiquer son expérience du réel.
Un domaine : la communication
Le développement du ContactGPS s'inscrit assez naturellement comme une action-réflexion au coeur de la communication, "fait humain total" pour reprendre l'expression fameuse de Michel Serres. Une approche qui ne se veut pas totalisante et encore moins totalitaire. "La totalité de la communication ne signifie nullement que celle-ci qualifie et détermine à elle seule tous les faits sociaux et toutes les expériences humaines, mais qu'elle est indispensable à la totalisation de l'existence humaine" (M. Serres, L'interférence, Paris, Ed. de Minuit, 1972, p.138). L'explosion de la communication qui marque l'aube du XXIe siècle montre, s'il est encore besoin, la pertinence du regard du philosophe. Aujourd'hui les sciences de l'information et de la communication ont pris une place significative dans le monde de la connaissance.
Une focale : la parole
Dans sa "Critique de la communication", Lucien Sfez remarque que "l'on ne parle jamais autant de communication que dans une société qui ne sait plus communiquer avec elle-même, dont la cohésion est contestée, dont les valeurs se délitent, que des symboles trop usés ne parviennent plus à unifier... C'est dans le creux laissé par leur faillite que naît la communication". (p.16-17). Notre point de départ et notre ancrage ne sont pas la communication mais la parole, plus précisément l'homme de parole. C'est aussi l'attention à une parole qui dit l'homme d'ailleurs que de lui-même, une parole dont Jacques Ellul, le grand penseur de la technique et de l'aliénation, a prédit une forme d'humiliation. En cherchant dans les sources théologiques, nous travaillons avec l'espoir de faire mentir toute ou partie de cette prédiction et d'autres diagnostiques pessimistes.
Une discipline : la théologie pratique
La génération des théologiens qui ont accueilli le développement des médias de masse a réfléchi autour du décryptage des risques et des possibles pour la transmission de la foi. Son action s'est déployée dans un travail de formation et de sensibilisation. Dans le monde francophone européen Pierre Babin en est l'une des figures notable du côté catholique et Jean-Marc Chappuis du côté protestant, avec sa fiction désormais célèbre : "Histoire fantastique de William Bolomey, dernier pasteur chrétien". Un "monde de parole" magique et efficace.
Une urgence : des logiciels créatifs
Pour la théologie pratique, il y a une urgence, celle de développer des logiciels, ces nouveaux outils de travail, de mise en relation dans la culture numérique. C'est l'action visée par le ContactGPS : entrer concrètement dans la culture numérique, tout en veillant à l'articuler avec les autres cultures qui continuent à nous porter et qui précèdent la mondialisation actuelle via la toile. Quant à la réflexion qui l'accompagne, c'est celle de chercher une perspective d'étude du logiciel qui inclut les questions anthropologiques, théologiques et spirituelles que pose la numérisation du monde pour l'homme (ubiquité, addictions...), la société et la transmission des valeurs et des croyances.
Une inspiration : les médiasphères
Les travaux de médiologie, initiés par Régis Debray, prennent en compte les nouveaux médias dans une perspective qui donne aux médiations de la parole une place nouvelle. Ses trois différentes médiasphères (logosphère, graphosphère et vidéosphère) sont proches de nos « mondes de parole ». Ces sphères appellent une approche systémique. Le philosophe l'esquisse notamment autour du regard, en lien avec une culture et une anthropologie catholiques. De notre côté, c'est dans l'oralité que nous enracinons notre dispositif d'analyse. Nous pensons l'oralite comme système de transmission pérenne, mais aussi mutant en fonction des nouveaux médias. C'est ce chemin d'étude et de pensée que nous suivons pour situer l'importance du logiciel et de la programmation dans une perspective historique.
Une référence concrète : l'oralité
Pour nous aider à penser l'oralité il y a de très nombreux travaux, tant sur l'oralité elle-même que sur les liens entre oralité et scripturalité. Par exemple ceux du linguiste W. J. Ong, ceux des anthropologues Jack Goody et Jean Bottéro, des spécialistes de la Formgeschichte, dont l'exégète Werner Kelber. Ce dernier utilise la métaphore de la biosphère pour parler de la tradition orale, ce qui n'est pas sans résonances avec notre concept de « monde de parole ».
Une vision : la théologie interculturelle
Il y a enfin une autre veine, théologique et spirituelle, à laquelle nous nous rattachons, celle de l'analyse des traditions chrétiennes comme des processus différenciés de transmission qui s'originent dans une dynamique orale et narrative. Nous pensons ici aux travaux de W. Hollenweger. Ils ont enrichi et élargi la réflexion sur l'oralité en christianisme en lui reconnaissant une portée interculturelle. Ils l'ont aussi insérée dans une perspective pneumatologique (L'expérience de l'Esprit). Les différents « mondes de parole » que le ContactGPS tente de repérer sont précisément un outil pour travailler des différences culturelles et s'ouvrir au Souffle qui les traverse et les relie.
3. une synthèse historique de la communication
A partir de ces différents apports, nous esquissons une place au logiciel et à la programmation dans le mouvement contemporain de mondialisation numérique. Pour suggérer ces places, le tableau ci-dessous propose une double entrée, historique (l'oralité médiatisée) et systémique (processus digitaux & système total), avec quelques perspectives spécifiquement théologiques, issues de la tradition chrétienne (en vert).
En construction...
La tradition comme SYSTÈME ORAL de transmission
Oralité comme système de transmission |
Canal d'un système total |
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Processus digitaux |
Canaux de réseaux logiques se laisse observer par ceux qui n'en sont pas[ii] |
Processus analogiques happe la communication, devient le contexte[iv] |
Oralité médiatisée 1870 -> ... radiodiffusion |
PROGRAMMER-SIMULER |
LOGICIEL |
LA MISE EN LIGNE |
LES MODULATIONS |
||||
Oralité secondaire 1500-1870 papier |
REDIGER Des thèses Luther : affichage thèses |
|
LE LIVRE Les livres - Renaissance[v] |
|
EDITER-DIFFUSER Les écrits font discuter |
|
LA TRADUCTION =>- vecteur de langue |
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Oralité mixte 600-1500 parchemin |
ECRIRE |
LE TEXTE |
LES MANUSCRITS |
L'ÉNONCIATION Le commentaire St Paul |
||||
Oralité primaire 3600-BC -> 600 papyrus |
PARLER Exister en relation Dieu créa par sa Parole |
LE SIGNE- |
LA LETTRE- Représenter Tables de la Loi |
L'ALPHABÉTISATION L'hébreu |
Les choix de communication (axes du ContactGPS) |
Faire passer un max d'informations (espace QUALITATIF) |
L'important c'est ce qui restera demain (temps NARRATIF) |
L'important c'est d'atteindre un max de récepteurs (espace QUANTITATIF) |
L'important: ce que je peux (temps CHRONOLOGIQUE) |
[i] "tout est transmis dans un…" un canal qui n'exclut personne - Tout le patrimoine génétique est transmis dans une cellule
[ii] "observable de l'ext. et non pilotable de l'intérieur par le proférateur -non motivé (canal à l'int. du sys. digital)
- réseau oral (synodal) se laisse observer par ceux qui n'en sont pas
[iii] "Ce qui interpelle et est transmis, ce sont les distinctions établies par l'émetteur
[iv] La Tradition est un contexte, elle n'est pas une immunité contre les attaques du temps. L'origine c'est le contexte de la discussion (et pas le texte)
[v] l'apparition de nouveaux modes de diffusion de l'information, la lecture scientifique des textes fondamentaux, la remise à l'honneur de la culture antique (littérature, arts, techniques), le renouveau des échanges commerciaux, les changements de représentation du monde (Renaissance selon R. Reymond. wikipédia art Renaissance)
[vi] Théodose II et son entourage familial sont à l'origine de la création de la première université, l'université de Constantinople en 425 (Art. Université -Wikipédia)