Liste des GPS

Le professeur Innocent Himbaza décrypte un récit de l'Ancien Testament. Celui de la conquête d’Aïe par les troupes de Josué est très significatif pour un temps crise. En même temps que la crise met les nerfs à rude épreuve, elle force également l’imagination et offre des opportunités pour s’en sortir. Le problème est que certaines opportunités font du tort à toute une collectivité. 

Le professeur Himbaza traverse deux chapitres du Lévitique, ce livre du premier testament ? Savez-vous qu’on y parle de distance sociale face à la maladie ? Oui il y a des rapprochements avec la crise du Covid-19. Deux forces contradictoires occupent le terrain : se séparer pour se protéger, rester en lien pour s’aimer… pour rester humain. Avec, au centre, une maladie, la Lèpre. Elle n’avait pas de traitement. Seule la distance sociale permettait de s’en prémunir. On acceptait, résigné, le déchirement de la séparation. En cas de guérison, le Lévitique (14,8) préconise la nécessité d’un autre examen et un dernier confinement de sept jours pour s’assurer que la personne est vraiment guérie.

Pour Innocent Himbaza, spécialiste de l'Ancien Testament, on aurait tendance à lire dans le récit de Babel une opposition entre l’unité et la diversité, une langue et plusieurs langues, se regrouper dans une région et être dispersé sur toute la surface de la terre. Mais le texte n’est pas assez long pour clarifier ce point. Ce n’est ni l’unité ni la diversité, qui sont mises cause, mais le motif ou l’intention des humains.  

Il est étonnant de voir à quel point nos contemporains s’intéressent aux plaies d’Égypte en ces jours. C’est parce que dans la Bible, le modèle des plaies, qui s’aggravent progressivement jusqu’à la catastrophe finale ou au salut final, est devenu l’illustration de la fin du monde. Le livre de l’Apocalypse suit ce modèle en évoquant les sept sceaux, les sept trompettes (ch. 6-11) ou encore les sept coupes (ch 16) ainsi que les prodiges et catastrophes qui les accompagnent. La fascination est donc due à la volonté d’identifier à quel stade se trouve le processus qui mène à la fin. Pourquoi ne devrait-on pas prendre le Covid-19 comme une plaie d’Égypte ? Un nouveau BiblusGPS vous le fait comprendre.

En temps de crise, on cherche des consignes et des prises de position claires et assimilables. Le premier récit de la création le fait à merveille. Il sécurise l’humain en l’invitant à constater l’œuvre inestimable de Dieu en sa faveur. En temps de crise, le récit de la création affirme que la situation n’est pas perdue, qu’il y a un capitaine à bord et que ce n’est pas n’importe quel capitaine. Dans en parcours en quelques étapes, intitulé BiblusGPS, le professeur d'Ancien Testament de l'Université de Fribourg, Innocent Himbaza rend invite à découvrir l'actualité et la pertinence de ce récit mythique de la création.

D'une certaine manière la pandémie prépare à Pâques. Un moment où différents espace-temps se rencontrent : instant et éternité, présence et absence.